Nos meilleurs micros pour la caisse claire ? Le MD441 et le M201 sans aucun doute. Mais ce n’est pas évident d’emblée. Voici pourquoi. Pour la caisse claire, nous hésitons souvent entre plusieurs microphones dynamiques, mais les résultats sont variables d’une prise à l’autre. Alors que faire : se dire, avec raison, qu’il n’y a pas UN...
Comparatif micros caisse claire
Nos meilleurs micros pour la caisse claire ? Le MD441 et le M201 sans aucun doute. Mais ce n’est pas évident d’emblée. Voici pourquoi.
Pour la caisse claire, nous hésitons souvent entre plusieurs microphones dynamiques, mais les résultats sont variables d’une prise à l’autre. Alors que faire : se dire, avec raison, qu’il n’y a pas UN meilleur micro, mais un micro adapté à chaque situation ? Que tout change avec la pièce, le placement, la distance avec la source, l’angle de prise ? Le jeu du batteur ? Le style ? Sûrement. Mais en quête éternelle DU micro ultime, nous avons voulu les comparer sur notre snare Yamaha Stage Custom.
Pour le test, nous avons exclu les micros statiques ainsi que les rubans. Ils sont en effet bien trop fragiles. On aurait certes pu essayer un Shure SM81 qui encaisse 146 dB SPL d’après Recording Hacks, mais nous n’en avons pas… Même s’il pourrait être tentant de tester un M160 avec une caisse claire qui claque dur, pour bénéficier de la rondeur du ruban, on ne se laissera pas avoir, c’est beaucoup trop risqué !
Il a donc fallu faire un choix. Bien sûr, l’inévitable Shure SM57 se devait d’être de la partie, tout comme son « maître », le Beyerdynamics M201. L’Electro-Voice RE20, l’un de mes préférés, n’a pas été retenu, car il est trop précieux pour le Tom Floor ou dans une grosse caisse, sachant qu’en plus il prend de la place … et sur la snare top, c’est serré ! Le Sennheiser E906 ? Pourquoi pas, mais sa forme plate n’est pas non plus idéale ici. Nous avons donc retenu, outre le SM57 et le M201, les Sennheiser MD421 et MD441. Bien sûr nos MD421 et 441 sont en position M (pas de coupe-bas en somme) et le sélecteur de brillance du 441 a été désactivé. Le résultat ?
A la première écoute, rapide et sans aucun traitement, le résultat est sans appel. Le MD421 sonne mal (du 1kHz à n’en plus finir) ; le SM57 et le M201 sont fidèles à leur réputation, ça passe crème sur la caisse claire. Le son est relativement équilibré, il y a beaucoup de hauts médiums et d’aigus (surtout sur le SM57), beaucoup de bas (effet de proximité oblige, notamment sur le M201), bref on pense que le test est terminé. Plié. N°1 : M201 / n°2 : SM57. D’autant que le MD441 sonne un peu sourd, quelle déception (il est si beau). Je me dit d’ailleurs que j’aurais peut-être dû activer son sélecteur de brillance.
Bref reprenons : si je suis pressé, mon test d’écoute confirme les SM57 et M201 comme de bons micros de snare top, avec une préférence pour le M201, plus rond, hypercardioïde de surcroît, ce qui aide à éviter de (trop) reprendre du Charley. Mais…. allons dans ProTools. Juste un peu d’EQ pour « voir ». Et là, quel miracle. Autant les SM57 et M201 sonnaient très correctement d’emblée, autant mon Pro-Q3 a du mal à nettoyer ou rehausser quoique ce soit, notamment sur le SM57. Quoique je fasse, le son devient limite terne. En coupant le 1000 Hz, le MD421 va mieux mais ça ne marche toujours pas. Par contre, sur le MD441, en boostant quelques dB en plateau à partir de 2,7 kHz : un son entier, plein, qui va même dépasser l’excellent M201 apparaît. En l’écoutant rapidement, je ne soupçonnait pas la richesse des informations enregistrées sur tout le spectre, et même dans l’aigu.
Des micros bourrés de haut médium et d’aigus comme le SM57 peuvent donc très bien faire l’affaire, mais dès qu’on souhaite travailler un tout petit peu le son, c’est comme si la tonne d’aigus, mirage initial, empêchait d’entendre quoique ce soit d’autre. Avec le MD441, les aigus sont bien présents, il suffit juste d’aller les chercher. Mais tout le reste aussi est présent.
Conclusion : un micro équilibré comme le MD441, pas boosté dans le haut, ça ne sonne pas forcément tout de suite bien, mais quelle liberté ensuite ! Vous l’aurez compris, le MD441 permet de faire ce qu’on veut ! Ne vous fiez pas à la première écoute et le mirage initial des aigus du SM57. Les possibilités de « travailler » le son sont plus riches. Bref, trop d’aigus d’emblée, c’est un leurre qui vous privera d’aller chercher de jolies choses par la suite (y compris ces aigus si vous en voulez). Cerise sur le gâteau, le MD441 est supercardïode, ce qui aide à mieux cibler la source. Mon premier choix donc. Ensuite, le M201 s’en tire très bien, même sans EQ. Si je n’ai rien d’autre, le SM57 fera l’affaire, mais limitera mes options au mixage. Enfin, je réserverai les MD421 aux toms…
Etienne Fauveau – Septembre 2024